NEPAL, NOUS VOILA (Suite et fin)

64^ème jour (dimanche 07.03)

Ce matin nous passons par Thamel avant d’aller a l’école pour aller rapidement sur internet et pour récupérer les tee-shirt de l’association : il est 8h30, le magasin n’est pas encore ouvert. Nous arrivons a l’école et découvrons qu’il y a quand même quelques élèves malgré le fait ce cette journée soit fériée. En fait ils s’ennuient chez eux donc ils préfèrent venir ici avec des copains et profiter des jeux. Evidement quand ils nous voient sortir les pots de peinture ils veulent nous aider…Nous les laisserons nettoyer les pinceaux, faire les mélanges et peindre le terrain de basket. Ils se lassent vite (et oui, pas l’habitude de travailler comme ca !) et nous regardent un peu avant de rentrer chez eux pour manger.

Nous continuons à peindre le sol et les jeux mais devons nous arrêter à 16h30 pour aller rendre visite à Pramod et Saru, en deuil chez les parents de Pramod. Nous trouvons la maison, a 40 minutes en microbus, grâce au plan fournit par le proviseur. La période de deuil dure 13 jours et ils en sont au 11eme jour. Nous avons donc le droit de pénétrer dans la pièce ou ils ont vécu ces derniers jours. Nous resterons 2h, le temps de discuter un peu, d’essayer de leur changer les idées et de les mettre au courant de nos avancées a l’école. Nous verrons ainsi la connaissance de la maman et du frère, rentre de France pour l’occasion. Nous rentrerons par le dernier minibus puis finirons le trajet en taxi jusqu'a la maison.

65^ème jour (lundi 08.03)

Cecilia doit retourner à l’ambassade pour tenter de récupérer son visa Indien et Justine va a l’école pour terminer la peinture avant la reprise des cours le lendemain. Le temps nous est compte, il faut faire vite ! Je vais également chez le ferronnier pour le relancer pour les balançoires (qui auraient du être posées depuis samedi et qui ne sont toujours pas la). Je ne sais pas comment faire pour le faire réagir, j’ai tout essayé même le menacé de ne pas payer la somme convenue car le travail n’a pas été fait a temps, rien n’y fait, il s’en fout ! Tant pis, je ne lâcherai pas et j’y retournerai 4 fois dans la journée pour le rappeler a l’ordre !

Entre deux passages a l’ambassade, Cecilia viendra m’aider a finir la peinture. Puis nous rejoignons Laurianne, Emilie et Mickael au bureau pour aller tous ensembles au restaurant pour la dernière soirée avant le départ de Cecilia. Soirée bien sympathique, dans un cadre agréable, et le dernier Daal bhaat népalais pour Cecilia !

66^ème jour (mardi 09.03)

Ce matin, après la cérémonie quotidienne, nous allons procéder a la lecture du règlement intérieur devant tous les élèves et tous les professeurs mais en l'absence du principal, toujours pas rentré de trek…Il n'y a pas de courant pour mettre l'ampli donc nous sommes quasiment obligées de crier et même comme ca, les élèves dans le fond n'entendent pas tout malheureusement. Nous les remercions pour leur travail et leurs idées qui nous ont bien aide pour la rédaction de ce document. Nous leurs expliquons qu'il sera mis en application rigoureusement des la rentrée prochaine, c'est-à-dire en avril. Ensuite nous passons à un sujet plus agréable, les achats réalisés par l'AFEM. Nous avons remarqué dans de nombreux travaux que les élèves demandent plus de jeux et de matériel sportif, nous avons donc autant que possible répondu à leurs attentes. Nous leurs présentons donc le nouveau matériel et la nous sommes acclamées par des cris de joie ! Grace a vos dons, et nous vous en remercions une fois de plus, nous avons pu acheter toutes les fournitures nécessaire pour l'élaboration du règlement avec les élèves (papier, crayons, feutres, gommes, peinture…), un filet de basket et de ping pong, 3 set de raquettes de ping pong, 4 set de badminton, un ballon de volley et un ballon de foot, 4 cordes à sauter et enfin toute la peinture nécessaire a la rénovation de l'espace de jeux. Le directeur adjoint prendra ensuite la parole pour nous remercier et Cecilia fera ses adieux au micro avec émotion ! 

 

Le départ de Cecilia arrive a grands pas, nous irons a Thamel faire les derniers achats de souvenirs et manger un dernier sandwich entre volontaires françaises. J'accompagne Cecilia jusqu'au taxi qui l'amène a l'aéroport et tout va très vite, il file rapidement dans les rues de Thamel quand je m'aperçois que j'ai toujours sur le dos son sac avec tous ses papiers, passeport, billet d'avion…Je me suis mise a courir comme une folle dans les rues en hurlant "stop the taxi, stop the taxi" devant les yeux ébahis des commerçants et des touristes. Au bout d'environ 1km, une moto a réussit a arrêter le taxi et j'ai pu ralentir ma course folle. Pour une grande sportive comme moi,  je vais mettre du temps à m'en remettre ! Tout est bien qui finit bien, comme je vais devoir l'expliquer a pas mal de monde sur le retour qui m'arrêtent pour me demander ce qui s'est passé.

Je rentre ensuite tôt a la maison et j'en profite pour faire des lessives, cuisiner, ranger…et me coucher tôt !

67^ème jour (mercredi 10.03)

Ce matin je vais à l'école pour installer les filets de sport et surtout pour relancer le fameux ferronnier pas très pressé. Sa réponse : je vais essayer de terminer pour ce soir. Arghhh je vais craquer ! On verra bien ce soir. En attendant, c’est la routine habituelle, bureau puis cyber pour organiser la venue de la Kerlenn Pondi ce dimanche à l’école. Puis je vais aux bureaux de la compagnie aérienne Qatar pour modifier mon billet d’avion. En effet, Cécilia partant mardi dernier, on s’était arrangé pour terminer nos projets au sein de l’école avant son départ. Je devais rester un mois de plus mais notre travail associatif étant terminé et comme nous avions monté le projet ensembles Cécilia et moi, j’ai préféré avancer mon retour. Je n’ai pas de regrets, je suis satisfaite de mon séjour, j’ai l’impression d’avoir fait ce que j’avais à faire et d’être prête à rentrer en France pour enfin chercher du travail. Je rentre donc mardi prochain.  Il me reste tout de même une chose à faire : faire découvrir la musique et la danse bretonne aux élèves ! Je pense que ça va leur plaire.

Le soir avant de rentrer à la maison, je repasse à l’école pour m’apercevoir qu’il n’y a toujours pas de balançoires. Je suis découragée.

68^ème jour (Jeudi 11.03)

J’arrive à l’école ce matin et enfin une bonne surprise : les balançoires sont installées ! Miracle…Je suis satisfaite, elles sont solides, sécurisantes, elles devraient durer de longues années. On a bien fait de ne pas céder au principal qui voulait du plastique et insister sur notre idée de métal et de bois combinés. Je vais l'essayer...

Je vais ensuite tout en haut de l’école, dans la salle de réunion des professeurs (qui, au regard de la couche de poussière sur la table, n’a pas du servir depuis longtemps) pour installer l’exposition des travaux des élèves. Je choisis de présenter trois types de documents : les idées pour améliorer l’école (dessins et rédactions), les idées de règles et de règlement, et enfin les dessins représentant « l’école de leur rêves ». Ainsi les élèves pourront voir les travaux des autres classes mais les professeurs également pourront découvrir tout ça car on ne peut pas dire qu’ils ont été très présents pendant cette semaine d’intervention. Quant au principal, n’en parlons pas !

En repartant de l’école j’ai croisé dans les couloirs les élèves des classes 6 et 7. Je leur demande ce qu’ils font là puisque ce n’est pas la pause et ils m’apprennent qu’ils partent visiter le palais royal.  Deuxième bonne surprise de la journée, nous avions emmené les classes 8 et 9 et forcement les autres étaient un peu déçus de ne pas eux aussi avoir droit à cette sortie. Ils en ont parlé au principal qui les a écouté et a organisé une visite, à leurs frais, certes, mais ils ne l’auraient pas fait d’eux même. Nous leurs avons donc donné des idées, c’était l’objectif, nous sommes satisfaites !

69^ème jour (Vendredi 12.03)

Aujourd’hui je termine l’exposition, journée pas très passionnante pour le blog. Je n'ai plus grand-chose a faire donc je me ballade un peu, je traine, je lis sur une terrasse, je profite de mes derniers moments ici.

 

70^ème jour (Samedi 13.03)

Ce matin je vais visiter le temple de Swayambhu pas loin de la maison, aussi appelé Monkey Temple en raison des très nombreux singes qui y ont élu domicile. Il faut monter tout en haut jusqu'à la stupa voir bénéficier d’une superbe vue sur tout Katmandou. Il est tôt mais le temple est déjà bondé de Népalais qui font la queue avec leur assiette d’offrandes. L’endroit est assez magique, il regorge de statues et de petits temples, les chiens et les singes se reposent côtes à côtes, des drapeaux multicolores volent partout…Ca valait le coup de monter jusque là !

 

En redescendant je passe chez Laurianne qui habite dans un monastère bouddhique où elle loue un appart avec son copain. On discute une bonne heure sur la terrasse ensoleillée et on part manger dans un petit resto avec un jardin au calme. Quel bonheur ! Le répit est de courte durée, je dois retourner à l’école finir la peinture au sol, profitant d’une rare journée où les élèves sont absents. Le chef de groupe de la Kerlenn m’appelle pour confirmer leur venue demain et pour régler certains détails. Je les attendrais devant l’école à 9h15. Puis cyber encore une fois et retour à la maison pas trop tard. J’aurais bien marché trois heures aujourd’hui, ça fatigue.

71^ème jour (Dimanche 14.03)

J’arrive à l’école avant le groupe de bretons et en profite pour réexpliquer au principal ce qui va se passer. Je lui dis aussi que j’aimerais qu’après l’assemblée, il gère l’installation des élèves autour des musiciens. Tout est prêt, je les attends impatiemment dans la rue. C’est bon, je vois arriver un car avec un drapeau français. Ils sont tous venus, les 40 personnes qui ont fait la tournée au Népal, ils ont apporté 4 instruments. Dès leur entrée dans la cours, ils sont plongés dans l’ambiance et les enfants se précipitent pour leur serrer la main. Je leurs explique rapidement le fonctionnement de l’école et ce que nous avons fait Cécilia et moi au cours des deux derniers mois. Puis l’assemblée commence, ça met un peu plus de temps de d’habitude à se mettre en place, tant de monde à les regarder ça perturbe les élèves et les profs n’osent pas trop crier du coup. Ca finit par prendre forme et les français peuvent enfin observer cette espèce de discipline militaire dont je n’ai toujours pas bien compris l’intérêt. Ensuite le principal fait un petit speech puis m'appelle au micro pour que j'introduise le groupe. Ils commencent a jouer, les enfants se rassemblent peu a peu en cercle autour des quatre musiciens. Puis l'ambiance monte progressivement, d'autres membres du groupe convient les spectateurs a frapper dans leurs mains en rythme, les derniers se mettent a danser en entrainant des petits avec eux. C'est l'euphorie, tout le monde a un sourire jusqu'aux oreilles, une centaine de personnes, enfants et adultes confondus dansent en cercle dans la cours…le moment est extraordinaire ! Au bout d'une demie heure, les musiciens tentent d'arrêter de jouer mais les enfants scandent "one more one more !" . Et c'est reparti pour deux morceaux entrainants pour la plus grande joie du public déchainé. On peut dire que cet événement a fait des heureux, autant chez les enfants que chez le groupe de la Kerlenn. Un des musiciens m'avouera que depuis 35 ans qu'il joue, c'est la première fois qu'il vit un moment pareil. Apres un petit discours de Julien, le chef de groupe, ils s'éclipsent rapidement pour visiter un peu la capitale avant de reprendre l'avion le soir même. Dans la rue, avant de monter dans leur bus, les élèves leurs feront encore de grands signes a travers des grilles des fenêtres : a chaque étages des mains d'agitent pour faire un dernier signes aux bretons !

  

Je vais travailler un peu au bureau, manger un morceau et je retourne a l'école dans l'après midi pour faire mes adieux. En effet c'est la dernière occasion puisque après l'établissement est fermé pendant deux jours pour les révisions avant les examens de fin d'année. Tous les élèves sont dans la cours et je peux les remercier pour leur accueil, le travail qu'ils ont fournit, je leurs dis aussi que j'ai beaucoup apprécié travailler avec eux et leur souhaite pour finir de réussir leurs examens. Ils retournent en classe non sans avoir note mon adresse mail pour certains. J'espère que nous garderons contact ! L'au revoir avec certaines prof est également assez émouvant, elles me serrent dans leur bras et l'une d'elle m'offre du chocolat pour le voyage. Finalement je suis triste de les quitter tous, je pars à reculons en essayant de graver dans ma mémoire toutes leurs petites bouilles…Et je ne passe pas inaperçue dans la rue avec mon énorme tika et mon collier de fleurs offert par des garçons de l'école.

Ce soir Pramod et Saru organisent un soirée a la maison entre français et francophones. Laurianne me rejoint en fin d'après midi pour m'aider a préparer une grande salade de légumes et de pommes de terre pas toujours très pratique à la lumière de la bougie. Soirée sympathique, nous mangeons par terre dans le salon pendant que dehors un orage annonceur de l'été éclate bruyamment. A 22h30 tout le monde rejoint ses quartiers. Demain c'est ma dernière vrai journée a Katmandou, au programme achat des souvenirs !