NEPAL, NOUS VOILA !!! (CAHIER DE BORD)

Namaste à tous les lecteurs!
Je ne sais pas encore exactement comment je vais m'y prendre pour "raconter"... Je vais faire comme je le sens, et Justine qui me rejoindra m'aidera à ajuster!

Pour taper dans le concrêt, je suis arrivée mardi (le 5 janvier 2010), à 22h au lieu de 13h30! Du retard partout, du train Marseille-Paris à cause de la neige jusqu'à l'avion... Bref, un taxi plus tard (cela comprend la frayeur car ils roulent comme

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des fadas! Ils roulent tous au milieu, se klaxonnent continuellement car ils ne communiquent que comme ça sur la route ; il faut éviter les motos, les vélos et les piétons, sans compter les chiens errants et deux vaches qui buvaient l'eau des rues...), je ,e retrouve au lieu de rendez-vous : mon futur lieu de travail, c'est à dire, le bureau. Mon autre lieu de travail sera l'école, mais là, ce sont les vacances scolaires jusqu'au 18 janvier donc c'est fermé.

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J'ai la chance d'être hébergée chez un couple (adorable, le coeur sur la main...) dont les moyens financiers dépassent le salaire népalais moyen. J'ai donc de l'eau chaude quand je prends la douche, je dors dans un lit et je ne manque de rien en ce qui concerne la nourriture, contrairement aux trois quarts de la population.
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La maison est située dans le quartier millitaire, le sol est en marbre ainsi que le grand plan de travail de la cuisine, les pièces sont spacieuses (un grand salon, deux grandes chambres, deux  salles d'eau, une grande cuisine, une salle à manger, etc...). Pas de chauffage par contre, comme partout ailleurs à l'exception de quelques maisons et hotels.
il y fait très froid, peut-être 8 degrés : en réalité il fait largement meilleur dehors que dedans. Les beaux jours ont déjà commencé, il fait très bon dehors en journée, mais la nuit tombée, c'est une autre histoire...

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La pauvreté n'est pas partout, mais elle est omniprésente... On compte environ 100 000 enfants des rues à Kathmandu. Les rues sont bondées de marchands, qui vendent de tout et de rien pour pouvoir acheter à manger. Il y a des odeurs de toutes sortes, de l'encens, de la viande (telle quelle sur l'étalage dehors!), ldu brûlé (plumes du poulet, dechets de toutes sortes, feux de rues la nuit...), des égoûts (principalement représentés par la rivière qui traverse la capitale), de pots d'échappement (il y a énornément de circulation : certains se promènent avec des masques, vous savez ceux pour la grippe A icon_wink.gif), etc...

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Entre la pollution, les odeurs et la poussière, il est vrai que l'air est parfois irrespirable. L'anecdote, bien que peu élégante, c'est que j'ai la crève, voire une petite rhino (due au froid, forcément!), et que quand je me mouche, le kleenex est ... noir, parfois juste gris! C'est dire ce qu'on se prend dans le pif...

Je croise beaucoup de personnes qui sont attentionnées, et qui veulent faire le bien autour d'eux. Certains pour de l'argent, c'est vrai! Mais on sent que cela est assez général tout de même. Sans doute le bouddhisme qui y est pour beaucoup... Il y a des temples à  tous les coins de rue pour prier notamment, petits, grands, colorés, récents, plus vieux...
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Désolée pour les photos de travers, je ferais mieux la prochaine fois!

Voilà un premier apreçu, qui moi me plait beaucoup. Le contraste est évidemment énorme, mais j'aime ce lieu, je m'y sens bien pour le moment... Bien qu'un peu seulen c'est vrai...

Les jours à venir je m'appliquerais à effectuer un journal de bord, jour par jour s'il le faut... N'hésitez pas à me poser des questions, je me ferai un plaisir d'y répondre! D'autant que je ne peux pas tout metre sur le site...

En attendant, NAMASTE...





C'est donc là que le vrai journal de bord commence, avec une description de certaines anecdoctes, et de ce que nous allons vivre au quotidien, le tout illustré de quelques photos sans doute aussi parlantes que le récit... Bonne lecture! Et toutes mes excuses car je ne peux pas modifier le sens des photos...

1ER JOUR et 2EME JOUR (lundi et mardi 4 et 5 janvier 2010) :

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En fait, ce jour-là a été consacré au transport! Et comme la chance était avec moi, le second jour était lui aussi consacré au transport! Neige en Fance, donc train en retard... Puis avion en retard auussi donc correspondance ratée... Une journée d'attente à Doha, sans pouvoir en sortir (pas le droit).
Donc départ de la maison à midi le lundi 4 janvier. Arrivée à la maison de Pramod et Saru le mardi à 23h!


3EME JOUR (mercredi 6) :
Connaissance de nos lieux de travail : Justine et moi allons travailler ensemble dans deux endroits différents, l'école URSA Major Children's Academy, et au bureau de Mandap Travel.
C'est à environ 30 min à pieds (mais j'ai du mettre plus d'une heure pour y arriver en réalité! Les cartes ne sont pas très justes, et mon sens de l'orientation a failli ce jour-là, bizarrement...).
J'ai donc aussi fait connaissance de la circulation, du bruit, des rues, etc... Et ce n'est pas une mince affaire! Priorité aux voitures, puis aux motos, ensuite aux vélos et rickshaws (vous savez, ces messieurs qui pédalent comme des dingues pendant que vous êtes installés derrière, où il y a deux places protégées) et enfin aux piétons. C'est un peu la jungle en fait, sans oublier la poussière, les odeurs, les cris, les klaxons incessants et le manque de trottoir.
Au déjeuner, "momos", sorte de raviolis fourrés aux légumes (il en existe de plusieurs sortes) et cuits à la vapeur.
Le soir, et comme chaque jour a des heures différentes, coupure d'électricité (environ huit heures par jour). On s'y fait en fait, tout le monde vit avec ce rythme-là et a trouvé des combines pour assurer ce qu'il faut. Pas d'inconvénient concernant le frigo ou le chauffage : il n'y a pas tout ca! Et ceux qui ont un frigo n'ont pas grand chose à craindre dans la mesure où il fait très frais à l'intérieur des maisons (envrion 8 degrés). Donc repas au feu de la bougie ce soir à la maison! A l'apéro avant un repas occidental, cacahuètes du Népal mélangées avec du riz battu et jus de mangue.
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4EME JOUR (jeudi 7) :

Visite des alentours, et shopping! L'école est fermée... J'y suis quand même allée le matin pour voir ce que serait notre chambre, et établir une liste des besoins. J'ai mangé là-bas car le terme de "vacances" ici est assez relatif : la moitié travaille quand même. Certains jeunes sont là aussi car ils bénéficient de cours intensifs avant de passer le bac (l'année scolaire ici commence en avril et termine en mars). Repas copieux, comme chaque fois : frites, riz battu bouilli puis frit et omelette avec plusieurs légumes. Thé évidemment pour digérer. Ils ne mangent jamais de dessert ici, ou très rarement.
Des enfants sont entrés au sein de l'école avec deux dames : ils sont allés jouer au tobbogan, et les dames se sont faits leurs soins esthétiques! Ils n'avaient rien n'à voir avec l'école...
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Ensuite ballade dans les rues de Thamel (le quartier touristique de la capitale) pour rejoindre Saru à son travail. Tout est à des prix hallucinants! Beaucoup de magasins... En fait, il n'y a que ça des magasins! J'ai par exemple acheté un beurre de cacao Labello...35cts d'euro.
Ce soir, c'est soirée cinéma! 1.50€ la place, 30 cts le pop corn... Et c'est parti pour trois heures de film! C'est ça les films hindi : donc; il y a une entracte à chaque film aussi! Et en fait, on ne s'ennuie pas! Le film était en VO évidemment, donc j'ai eu la traduction au fur et à mesure, quand c'était nécessaire. Beaucoup d'émotions dans ces films, de la naissance au suicide en passant par les retrouvailles, l'amour et l'amitié... C'est à faire au moins une fois! (la photo du dessous représente l'entracte, un peu comme pour les matchs de foot chez nous).
Soirée clôturée par un Daal Bhaat, plat national (unique) : riz, soupe de lentilles, légumes verts, pommes de terre épicées, salade de crudités épicée et sauce très épicée. Ils mangent avec les mains ici. Mais on peut demander une fourchette! Boisson d'accompagnement : de l'eau chaude, pour réchauffer du froid...comme si le piment ne suffisait pas!

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5EME JOUR (vendredi 8) :
Travail au bureau sur une liste des besoins de l'école, et sur l'élaboration d'un projet de bourses pour les enfants dont les familles ne peuvent pas payer la scolarité.
Le soir, au repas, momos pour les uns et bouillie de sarazin avec des légumes et des sauces épicées pour les autres.
En arrivant, on décide de voir un film hindi... Soirée Bollywood! Faut dire qu'on a bien travaillé...
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6EME JOUR (samedi 9) :
La samedi est au Népal ce que le dimanche est à la France... Donc pas de travail aujourd'hui! Terrasse ensoleillée de Thamel à midi : sur les bâtiments, les restaurants offrent une vue globale des toits de la capitale : certains y passent du temps (avec un livre pour les touristes) pour profiter du soleil  (car à l'ombre, et il y en a beaucoup, il fait encore bien frais).
 Au repas, "naan" : c'est un pain fin que l'on peut commander fourré de fromage d'ici et d'herbes, et plat de riz mélangé avec des légumes.
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L'après-midi, après avoir flâné dans les rues bruyantes, Pramod a organisé une initiation au "slam"... Il travaille beaucoup sur le lien entre lespersonnes, et aide dès qu'il le peut, à organiser ce genre d'évenement. Il a suivi des études d'anthropologie et met donc un point d'honneur à l'histoire, la transmission de la culture, etc... Soirée partagée entre francophones, anglophones et népaliphones! Et soirée intéressante terminée au resto. Il faut savoir, car je m'aperçois que je parle beaucoup de nourriture (!) qu'un repas au resto coûte environ 1euro, peut-être un 1.50€.

7EME JOUR (dimanche 10) :
Premier jour de la semaine ici.
Lever tôt : nous allons voir le lever du soleil au temple bouddhique (stuppa) de Swayambhunath avant d'aller travailler. Ce temple se mérite : quelques marches à gravir pour y accéder! Il est logé sur le haut d'une petite colline. Je n'irais pas jusqu'en haut...malade, je passe les détails, mais j'y reviendrai plus en forme! J'apprendrais plus tard que l'essoulement est certainement du à la pollution qui infecte les bronches les premiers temps... comme un gros rhume, avec une mini bronchite. J'attends donc Pramod et Saru à mi-chemin, parmi les singes et les chiens errants.  Il y a beaucoup de monde ; quelques uns viennent y faire leur sport quotidien, mais la grande majorité y vient évidemment pour prier.
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Je passerai la matinée au lit et finirait par retrouver Pramod au bureau pour continuer à travailler le questionnaire, et les documents nécessaires pour l'attribution des bourses. Après un après-midi de travail (il fait très froid au bureau, bien plus que dehors), Saru me rejoint et nous allons faire quelques courses pour ce soir. Je vous présente d'ailleurs la crèmerie, la boucherie et le primeur!
Soirée tranquille à la maison, une soupe et au lit!
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8EME JOUR (lundi 11) :
Matinée de lessive, de rangement et de ménage. Je rejoins Pramod au bureau pour continuer à travailler, mais je prends le temps d'errer dans les rues pour m'imprégner de l'ambiance népalaise et prendre quelques photos...
Je rencontre Sugita lorsque je me rends à l'école : je dois en effet travailler avec elle sur certains documents, et notamment établir une liste d'élèves pour qui la bourse serait nécessaire.
Elle ne parle pas un seul mot de français, et son anglais est un anglais-népali! Le mien d'anglais est plutôt français... J'irai jusqu'à dire qu'il est même marseillais! Donc la communication est un peu difficile, mais on y arrive, tant bien que mal.
Une fois le travail terminé, elle me propose d'aller chez elle. Elle vit chez sa belle-famille : ici, les femmes mariées doivent vivre avec les beaux-parents... Son mari est souvent absent car il travaille ailleurs. On peut presque dire qu'elle a de la chance d'être dans cette situation : elle a un métier et un toit. Les femmes ici sont nombreuses ) à ne pas avoir cette chance. Si elles se séparent de leur mari, elles n'ont plus de maison et vivent généralement dans la rue avec les enfants. Les ex-maris ne les aident pas financièrement et presque toutes se retrouvent alors en situation précaire (c'est d'ailleurs la raison pour laquelle beaucoup d'enfants ne peuvent pas suivre le cursus scolaire). Elle fait partie de la classe moyenne avec un salaire de 5000 roupies, soit 50€ par mois. Certaines institutrices avec un même salaire vivent dans la rue...
Et sa belle-famille est tout de même bien agréable! Ce qui n'est pas le cas de bien des familles.
Sugita me propose de rester dormir chez elle, je refuse, et rentre au bureau avant de rejoindre le domicile.
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9EME JOUR (mardi 12) :
Je dois à nouveau travailler avec Sugita. Rdv à l'école vers 13h. Le matin je prends le temps d'essayer d'organiser mon périple ici pour les semaines à venir. Je prends un morceau de gâteau au chocolat pour le partager avec elle : elle est ravie! Je m'apercevrai plus tard que matin et soir, elle ne mange que du Daal Bhaat, comme la grande majorité ici. Peu de diversité dans les assiettes...
Cette fois, nous allons prospecter auprès de la librairie : Sugita me montre les livres qui seraient nécessaires pour l'école, tant pour les professeurs que pour la bibliothèque encore un peu nue. une cinquantaine de livres peut-être, et le devis s'élève à environ 40€. Je pense que lorsque Justine arrivera, nous irons les acheter grâce aux dons que nous avons reçu de votre part... Nous effectuons aussi un devis pour réparer les balançoires de l'école, mais cela est bien plus onéreux : environ 130euros. Nous verrons ce qui est prioritaire pour l'école, et agirons en fonction de cela.
Encore une fois, Sugita me propose de rester chez elle ce soir. Je refuse, mais elle insiste... Elle est contente que je vienne, contente de partager ce temps avec moi, contente de me faire à manger, contente d'avoir cette petite parenthèse dans sa vie monotone...
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Ce soir, j'apprends beaucoup sur la vie ici. La vraie... Quand elle finit son travail, comme beaucoup, elle rentre chez elle. Elle n'a aucune autre occupation que celle de faire la cuisine, ranger, taper des documents à l'ordinateur pour son travail, élever son enfant quand il est là (c'est une petite fille très jolie, que je n'ai pu voir qu'en photo, elle est avec son père en ce moment...) et regarder la télévision. Les journées se suivent et se ressemblent toutes. C'est d'une monotonie épouvantable. Mais elle est heureuse d'avoir un toit et se contente de ce qu'elle a, car elle sait que ce n'est pas le cas de tout le monde. Elle enseigne la sociologie à l'école. Elle travaille beaucoup (sur un plan personnel), sur le droit des femmes et l'égalité entre les sexes. C'est un véritable fléau ici. L'homme d'emblée une entité supérieure à la femme, sur tous les plans. Beaucoup de femmes sont vicimes de violence, au sein du foyer et de la belle-famille, tant verbales que physiques ou encore sexuelles. C'est une réalité qui n'est pas flagrante dans les rues, mais qui semble généralisée.
Chez Sugita, tout le monde m'accueille avec beaucoup de fierté et de chaleur : j'ai une très grosse assiette, que je ne pourrais pas finir, honte à moi! Les femmes (il n'y a que des femmes ce soir) se montrent très démonstratives et tactiles. Elles sont très souriantes, serviables, curieuses et extrêmement gentilles et généreuses. Moins ils en ont, plus ils donnent... J'assisterai le soir à une cérémonie religieuse chez elles, hindoue, et bénéficierai dun point rouge sur mon front, d'un oeillet jaune dans mes cheveux et d'une offrande alimentaire en guise de bénédiction...
Au coucher, Sugita insistera pour qu'on dorme dans le même lit, d'une personne et demie! Et n'aura pas peur de se coller à moi, comme le feraient des cousines ou des gens proches... Par pure amitié, car ici, ils sont particulièrement démonstratifs! Il n'est pas rare de voir des hommes se tenir la main ou être bras dessus dessous, car c'est comme cela qu'ils font entre amis...
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10EME JOUR (mercredi 13) :
Je vis donc 24h à la népalaise, pour de vrai cette fois. Lever à 5h30/6h, thé avec biscuits secs. Puis ménage et cuisine. 8h30/9h : daal bhaat! Ensuite, quand ce ne sont pas les vacances, travail. 15h/16h collation sucrée (thé et biscuits secs) ou salée (soupe de nouilles avec des légumes). Puis cuisine et télévision si on a le temps. 18h30 : repas, daal bhaat. 19h30 : coucher.
Côté hygiène, les WC sont à la turque dans les maisons traditionnelles. Pas de papier, mais un sceau et un pot remplis d'eau. Il faut remplir le petit contenant pour se laver à l'eau quand on a fini, avec les mains. Pas de quoi sécher. Pas de quoi frotter... Je comprendrais alors que la petite douchette qu'il y a toujours à côté des toilettes des plus modernes n'est pas là pour nettoyer les toilettes, mais bien pour se nettoyer soi-même..!
Lorsque le matin je me lave le visage et les mains, Sugita en profitera pour utiliser mon "superbe appareil photo", surtout intrigant! Et fera plusieurs essais sans pouvoir les effacer... Flagrant délit lorsque je vérifie les photos : elle a pris ses draps en photo, elle-même... Excellente!
La douche n'est pas quotidienne. Et le ménage est approximatif (par exemple, on lavera le sol avec un chiffon, puis le plan de cuisine, et enfin la table...dans cet ordre-là, avec le même chiffon grisâtre et sans produit quelconque). Sugita fera tout cela de la main droite car la main gauche est impure. Et puisque la main gauche ne travaille pas, elle est la seule des deux à être entretenue par du vernis par exemple!
Je rejoins le bureau dans l'après-midi pour travailler. Mon départ semble affecter la belle-mère de Sugita, qui m'offre deux caramels et me serre dans ses bras.
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Je rejoins Pramod dans l'après-midi pour travailler au bureau. Je m'occupe du blog principalement, puis du fameux document que nous avons travaillé Sugita et moi : il ne convient pas à Pramod, il faut le retravailler... Mais coupure d'électricité!
J'invite Saru et Pramod au restaurant pour les remercier de m'héberger, et les remercier de la gentillesse dont ils font preuve... Nous en profiterons pour parler de quelques projets pour l'école, et de nos expériences de vie, notamment de la mienne ces dernières heures avec Sugita car cela les a fait beaucoup rire!
 "Eh oui, c'est ça la vraie vie au Népal!"

11EME JOUR (jeudi 14) :
Matinée tranquille car suis encore malade, il fait plus frais et il pleut : c'est le "maghejhari" (courte période hivernale, de quelques jours avant de laisser place aux très beaux jours). Lessive, rangement, et je prends le temps de prendre soin de moi : c'était pas du luxe!
Cet après-midi, je suis au bureau, je travaille le blog surtout, et je parfais un peu mon anglais!
Je vais en profiter aussi pour organiser les huit semaines qui viennent, tant pour le travail à fournir que pour les visites du pays. Au programme, des  balades qui offrent une vue imprenables sur la chaîne Himalayenne, des rencontres avec les gens du village (campagnes excentrées où l'on trouve principalement des rizières pour certaines. Les gens ne vivent que de leurs récoltes, et de façon spartiate), visites de parcs nationaux avec balade à dos d'éléphant pour côtoyer les rhinocéros, visites des villes voisines... Nous prévoyons chacune de nos excursions dans le respect de la population népalaise, de leur environnement et de leur mode de vie, le principe étant de mieux nous imprégner de leur culture et de favoriser le tourisme solidaire et responsable. Nous favoriserons les nuits chez l'habitant plutôt que les hôtels, vivront au même rythme qu'eux et leur apporteront notre aide autant que faire ce peut, même si cela est ponctuel et éphémère...
D'ici que vous ayez accès à ces jolis clichés, voici quelques portraits népalais...
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12EME JOUR (Vendredi 15)

Le matin, travail sur l'organisation du séjour au Népal et observation (de loin) du camp militaire de "Dallhu"... Ils travaillent dur!
Arrivée de Justine ce jour, en début d'après-midi!!!! Je vais donc la chercher à l'aéroport accompagnée de Saru. Tout va bien, elle est en forme, le trajet s'est bien passé, elle n'a pas râté l'avion, elle!
Après-midi tranquille, prise de repères pour Justine : premier repas népalais (aux tendances plutôt tibétaines d'ailleurs), visite du bureau et des ruelles alentours...
Nous rentrons tôt, c'est la coupure d'électricité, donc nous faisons la cuisine dans le noir : une soupe de légumes avec des pâtes.
Quelques temps pour papoter, et la nuit arrivera vite.
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13EME JOUR (Samedi 16)

Lever tôt... Il faut rappeler que le samedi népalais correspond à notre dianche français...
Au programme ce jour, Bodhnath et Durbar Square : nous passerons la journée avec Laure, une autre française au coeur d'or. Dans un premier temps, nous arpenterons les ruelles de la capitale, Kathmandu, selon les conseils de Lonely Planet pour rejoindre Durbar Square (décidément bien fait ce livre!). Nous croiserons beaucoup de temples, le quartier des dentistes, des scènes du quotidien népalais (marchés, ruelles inconnues des touristes, cours où les enfants jouaient au badminton ou à la balle au calme! etc...) et bon nombre d'expériences insolites!
Nous verrons par exemple cette souche avec des milliers de pièces clouées : chaque pièce représente un don au dieu des maux de dents...
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Nous finissons par rejoindre Durbar Square (classé au patrimoine mondial de l'UNESCO): c'est là où se situe le palais royal.
Dans ce havre de paix, on trouvera de nombreux temples (24 nous semble-t-il), des vaches, des oiseaux en veux-tu en voilà, des marchands ambulants, des guides harceleurs (beaucoup de népalais sont à la recherche de travail, et certains attendent les touristes, nombreux, pour leur faire visiter Durbar Square, moyennant quelques roupies), de belles sculptures, et un énormé marché...
En revanche, les temples étaient fermés pour la plupart car il s'agissait d'un jour férié! D'ailleurs, il y a beaucoup de jours fériés au Népal (4 pour le mois de Magh par exemple).

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Il est à noter que désormais, ce n'est plus le Roi qui règne puisque le Népal est aujourd'hui une république parlementaire depuis l'abolition de la monarchie le 28 mai 2008. C'est donc très récent... Le pays a donc un président : Ram Baran Yadav.

Aujourd'hui, c'est le nouvel an tibétain. Nous irons donc à Bodhnath après notre excursion matinale. Un repas, quelques kilomètres à pieds, et un bon bout de chemin en bus, nous y voila! Le bus, très peu cher, a été une expérience mémorable, bien que nous ayons été seules d'abord dedans! Ici, les bus sont souvent bondés : pour vingt places assises, une cinquantaine de personnes peuvent s'y agglutiner. Musique d'ambiance : musique hindi ou népalaise? Qu'importe... Le fait est qu'on l'entendait très bien! Le son est assez fort...
Bodhnath nous accueille donc en début d'après-midi : il s'agit du centre religieux des nombreux exilés tibétains, l'un des plus grands stupas au monde (terme sanscrit désignant un monument religieux en forme de dôme construit pour abriter une relique bouddiste : certains pensent que ce stupa renferme un fragment d'os du Bouddha lui-même). C'est l'un des rares endroits au monde où la culture tibétaine s'épanouit et s'exprime sans entrave.
Nous verrons les bouddhistes récitant leurs prières en tournant tout autour de cet énorme stupa dans le sens des aiguilles d'une montre, en faisant tourner les nombreux moulins à prières, en faisant sonner les cloches... Certains récupéraient les dons. Tout autour du stupa, que des magasins et des cafés! Cet endroit est d'un calme surprenant malgré le monde qui s'y retrouve, et l'on pouvait ressentir ce sentiment de sécurité, de respect et de sérénité.
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Retour à Thamel après deux heures passées là-bas, à Bodhnath. La soirée a trainé en longueur malgré nos plusieurs kilomètres de marche et notre fatigue! La nuit a été bonne...



14EME JOUR (Dimanche 17)

Nous avons passé la plus grande partie de la journée a travailler, et établir la liste suivante (brainstorming de nos idées pour l'association AFEM) :
- prendre contact avec l'ensemble des organismes, associations et organisations du Népal pouvant accueillir des bénévoles voulant travailler auprès des enfants, ou pour l'éducation de ceux-ci
- envisager l'organisation de chantiers en partenariat avec ces organismes, à partir de 2011
- visiter d'autres écoles que l'UMCA pour pouvoir comparer ce qui se fait, l'organisation, etc.
- chercher des solutions de transports de matériel depuis la France, vers le Népal, pour les divers organismes que l'AFEM pourra aider.

La liste paraît prétentieuse, mais elle transcrit-là l'idée d'évolution et de développement de notre association. Nous prendrons du temps pour y travailler, et si le travail n'est pas terminé après notre excursion ici, nous serons toujours à temps de continuer depuis la France.
Nous avons donc commencé tout ce travail dès ce matin.
L'après-midi et le soir, nous avons partagé un moment très convivial avec Laure qui nous a rejoint, et Suraj (guide népalais trilingue, ça aide!) autour d'un thé. Nous avons enchainé sur un repas autour d'un bon Daal Bhaat avec Saur et Pramod aussi. Excellent moment de partage, où nous avons pu comparer nos différents modes de vie... Suraj par exemple mange à la main et boit du rhum avec de l'eau chaude ; Saru et Pramod se resservent du Daal Bhaat jusqu'à plus faim ; Laure a hésité à mangé à la main car elle a pris l'habitude de manger ainsi dans sa famille d'accueil. Quant à nous, nous avons fait nos occidentales! Couverts pour manger et kleenex pour aller aux toilettes!
Retour à la maison a pieds, durant la coupure d'électricité (donc dans le noir complet) en longeant la rivière d'égoûts... Digestion assurée!



15EME JOUR (Lundi 18)

Aujourd'hui c'est la rentrée scolaire : les élèves ont effectué une certaine cérémonie avant d'aller en classe. Le principal de l'école nous présente à l'ensemble des enfants et professeurs. Nous sommes trois : Justine, Cécilia et Laurianne (française au Népal pour plusieurs mois : elle travaillera aussi pour Pramod et l'école).
Nous prendrons le temps d'observer le fonctionnement de l'école, tant au sein des classes qu'à l'extérieur. Certaines choses nous paraissent de suite effarantes... Ce sont les élèves qui animent plus ou moins les cours, les professeurs n'ont aucune autorité, les cours ne sont pas vraiment organisés, certains professeurs partiront même durant leurs propres cours!
Des travaux sont en cours au sein l'école, ce qui fait énormément de vacarme (difficile de se concentrer avec autant de bruits...) ; nous verrons un jeune de 10/12 ans faire le plancher d'ailleurs...
Certains enfants sont évidemment plus timides que d'autres, nous avons pu échanger quelques mots avec des jeunes filles de l'école, ravies de notre présence.
Un repas nous a été servi à l'école, dans la cour. En fait, les enfants commencent à 10h : ils ont mangé un Daal bhaat avant de venir, et n'auront visiblement plus faim  jusqu'à la fin des cours (ils finissent à 15h pour les plus jeunes, 15h35 pour les plus grands). Une collation leur est proposée dans l'après-midi. Le prochain repas, daal bhaat pour changer, aura lieu à la maison entre 18h et 19h.

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Suite à nos observations, nous avons établi la liste qui suit :
- établir un règlement pour les élèves de l'école U.R.S.A. Major Childen' Academy (car aucune règle ne régie l'école). Laurianne s'occupera elle d'un règlement pour le personnel, et s'occupera principalement de l'organisation administrative de l'école.
- aménager l'espace de jeux extérieurs (les portiques sont abîmés et dangereux, le coin est sale, les briques inutilisées s'entassent, et le peu qu'il y ait est en très mauvais état)
- organiser, remplir et aménager l'espace bibliothèque pour les élèves
- repeindre le terrain sportif et proposer un réel cours d'éducation physique adapté (le cours auquel nous avons assitsé se résumait à un quartier libre dans la cours, entre les tobbogans défectueux, sans surveillance du professeur)
- faire des devis du matériel que l'on juge nécessaire, pour pouvoir y réfléchir et prendre des décisions (au niveau de l'AFEM)
- organiser des créneaux de soutien scolaire après les cours
- travailler sur des questionnaires et des fiches individuelles pour l'attribution de bourses, ou d'iade financière pour les élèves dont les parents ne peuvent pas assurer les frais de scolarité
- prévoir l'aménagement de la chambre pouvant accueillir des bénévoles à l'école

Nous avons ensuite parcouru divers magasins pour faire des devis. Puis nous sommes retournées au bureau pour travailler l'ensemble des documents demandés par Pramod (qui nous a laissé une jolie liste de choses à faire!!!).

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16EME JOUR (Mardi 19)

Ce matin, travail au bureau... Contact pris avec certains organismes, recherches diverses, et premier jet d'un réglement pour l'école.
Puis, encore des devis à faire pour l'école... Qui dit devis, dit aussi traverser les ruelles remplies de monde, de poussières, et faire face aux bruits particulièrement agressifs pour nous, Européennes... Des klaxons à n'en plus finir, des odeurs pas souvent agréables, beaucoup de crachats de la part des passants (les hommes, autant que les femmes crachent ici), la circulation très très dense avec des véhicules que nous devons éviter, enjamber parfois, et dont nous devons supporter les pots d'échappement à quelques centimètres de nous. Aujourd'hui, tout nous a paru insupportable, trop agressif, plus que d'habitude, et nous avions besoin de calme : nous sommes donc rentrées plus tôt, aux environs de 17h30 pour lire. Puis, la coupure de courant nous a surprise : alors nous avons dormi très tôt!



17EME JOUR (Mercredi 20)

Matinée studieuse au bureau pour continuer notre dur labeur!
A 13h, nous avions rendez-vous avec "l'Association Pomme Cannelle" dans l'objectif de créer notre réseau de partenaires ici, au Népal. L'entretien s'est bien déroulé, nous avons eu beaucoup d'informations concernant cette association (connue et reconnue, tant en France qu'au Népal, puisque les fondateurs sont français). Nous élaborerons un listing de tous nos contacts avec leurs objectifs, leur fonctionnement, etc... afin de faciliter les démarches des futurs bénévoles désirant travailler auprès des enfants népalais.
L'APC accueille des dizaines d'enfants des rues par exemple, dans huit établissements différents (foyers, écoles, lieu de pré-professionnalisation, etc.). Ils font des tournées le soir dans les rues, et mettent en place des activités en journées pour attirer les "enfants des rues".
On compte entre 800 et 1000 enfants des rues dans la capitale : par "enfants des rues", il faut entendre enfants livrés à eux-mêmes (sans toit, ni famille).
Il existe un nombre plus conséquent d'enfants possédant un toit et une famille, mais qui ne bénéficient d'aucune scolarité, et travaillent pour faire vivre la famille, au même stade que leurs parents.
Suite à cet entretien, nous sommes allées manger un bout sur une terrasse, offrant une vue assez sympathique de Durbar Square, avant d'aller acheter du thé, et autres souvenirs pour les proches... Tourisme oblige!
De là, l'accès au bureau était condamné, nous n'avons donc pas pu travailler davantage sur nos projets. Nous nous sommes donc occupées de notre organisation du week-end (périple de trois jours dans un village, longues randonnées et découverte de la culture népalaise au delà de la capitale).

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18EME JOUR (Jeudi 21)

Travail au bureau ce matin (contacts auprès des diverses associations ici, au Népal), travail sur le blog, sur divers documents pour l'école aussi.
Puis nous avons rejoint l'école pour effectuer des photos, assister à plusieurs cours et faire connaissance des élèves (notamment ceux devant bénéficier d'une aide financière).
Nous nous sommes aperçu que :
- les cours manquent souvent de rigueur et de cadre
- les cours durent une demie heure, ce qui est très court
- la nurserie n'a aucun moyen concrêt pour occuper les enfants (qui étaient soit assis les bras croisés contre le murn ou bien en train de dormir)
- il n'y avait que la moitié des élèves qui étaient présents
- certains professeurs étaient eux aussi absents sans raison justifiée, donc les élèves de certaines classes étaient autonomes : donc pas ou peu d'apprentissage
- les enfants mangent en classe, et laissent trainer leurs papiers là où ils sont...

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Parfois, lorsque nous arrivions dans une classe, l'institutrice se levait pour réclamer le silence et l'ordre dans la classe : juste avant, elle ne s'occupait pas vraiment des enfants... Parfois, nous étions les bienvenues, parfois pas!
Une classe de mathématiques nous a accueillies chaleureusement (dès que l'on rentre dans une classe, les élèves se lèvent et chantent "gooood afternooooooon Teacheeeeeeer"!!!!!). Mais notre venue les a quelque peu perturbés et dissipés! Ils nous regardent beaucoup, nous questionnent aussi (avec leur accent népali difficilement compréhensible, même si les enfants se font plus facilement comprendre que les adultes).
Une autre fois, notre présence a permis au professeur de s'échapper quelques minutes, nous improvisant professeur de géographie et de dessins...
L'expérience nous a vite appris que nous devons nous montrer discrêtes!
 

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Ce soir, Laure nous rejoint, car nous partons demain matin toutes les trois durant trois jours, sac à dos et chaussures de randonnées, pour plusieurs kilomètres de marche : une vie spartiate dans l'un des villages nous attend, ainsi que des sentiers offrant une vue magnifique sur le pays... Nous prévoyons par exemple, de traverser un énorme pont suspendu, et de dormir dans un monastère!

19EME jour (Vendredi 22)

 

Départ à 8h de la maison pour aller prendre le bus local en direction de Dhulikhel puis Bakhunde Besi et enfin Kaflethok. Les deux heures de bus pour arriver jusqu'à Dhulikhel sont épiques. Deux heures…cela peut paraitre peu, mais vues les conditions, le trajet semble plutôt long ! Lors du dernier article nous avions déjà parlé de la capacité des bus Népalais…même quand il n’y a plus quelques centimètres carrés de libres, les gens continuent de s’y engouffrer, d’écraser tout le monde, de grimper sur le toit et même de rester suspendu par les bras, les pieds sur une marche et le corps à l’extérieur du bus… Du coup évidemment dans les montées on n’avance pas! Quand aux suspensions, elles sont quasiment inexistantes…

Juste une petite anecdote sur les bus locaux : nous avons trouvé comment choisir celui qui avait un bon chauffeur : les traces de vomi! En effet très régulièrement on peut admirer de magnifiques traces laissées par les passagers malades qui se sont soulagés par la fenêtre !

Bref… Ces péripéties et toute cette adrénaline a toutefois laissé place à une expérience riche en émotions…positives cette fois!

Il est très agréable de quitter Katmandou et de commencer à apercevoir de la végétation, enfin du vert ! On remarque aussi que le nuage noir de pollution s’éloigne peu à peu. Arrivée à Dhulikhel, l’ambiance est immédiatement différente, l’air plus pur, les rues plus calmes. Nous nous promenons dans la vieille ville où les adultes comme les enfants jouent et discutent dans les rues. 

En attendant le deuxième bus pour Bakhunde Besi, nous discutons tant bien que mal avec un monsieur, ravi de pouvoir parler anglais avec des "blanches". Pendant presque une heure, il a beaucoup aimé nous faire répéter des dizaines de fois des mots en népali! Le bus arrive après une longue heure d'attente, et au démarrage, beaucoup de gens protestent … mais nous ne comprenons rien! Un jeune à côté de nous nous explique que le bus doit emprunter une autre route, un peu plus longue. « Une route »…plutôt un chemin relativement étroit de colline, qui chez nous serait à peine accessible aux 4x4 !

Nous sommes soulagées d’arriver enfin à Bakhunde Besi. Une ville qui se résume à une rue en terre, longée de chaque côté de quelques cahutes en tôles. Nous rejoignons Kusum (20ans) et Sangita (18 ans) au cyber, les deux jeunes filles de la famille qui nous héberge au village. Nous mangeons alors dans un bouiboui. C’était bon mais bien trop épicé pour nos petits palais occidentaux! Nous devons faire passer tout ça avec beaucoup d’eau, et les habitants se sont moqués de nous tout le long du repas !

 

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Ensuite nous suivons les deux jeunes filles à travers les rizières à sec et les chemins de terre. Une demi-heure de marche pour arriver à la maison. Une jolie maison en terre où nous sommes accueillies chaleureusement par la maman et la grand-mère. La vue sur les montagnes est superbe, c’est paisible, les vaches mangent tranquillement à côté de la maison. On nous fait asseoir sur des nattes au sol et on nous apporte du pop-corn et du thé au poivre. Nous profiterons du coucher de soleil sur les hauteurs : exceptionnel! La nuit tombe vite, il y a la coupure d'électricité, donc nous mangeons tôt.

 

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Nous mangeons un bon daal bhat à la main (comme les Népalais, les vrais! J) assises par terre, à la lueur d'une lampe de poche. Nous communiquons en anglais avec les filles qui traduisent pour leur mère. Grâce au petit livre "français-népali" que nous avons acheté, nous tentons quelques bribes de phrases dans la langue locale et ça marche ! Après le repas nous rejoignons notre chambre, il est 19h30. Deux lits pour trois, ce n’est pas grave on va se serrer! La nuit fut courte : entre les araignées, les vessies pleines, les rongeurs et le lit dur comme du bambou, nous avons du dormir 1h30 environ. Nous irons aux toilettes dans la nuit : ils se trouvent à l'extérieur de la maison, nous profiterons donc d'un ciel magnifiquement étoilé…

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20EME Jour (Samedi 23)

 

On se lève à 7h pour aller au temple, accompagnées de Kusum et de son cousin Suraj qui s’était fait tout beau pour nous servir de guide. Ensuite nous avions prévu de marcher jusqu'à Nammo Buddha (environ 3h de marche) mais Laure est vraiment trop malade. Le pharmacien de Bakhunde Besi, qui l’a aussi auscultée, diagnostique une gastro-entérite. Nous choisissons de rentrer à Katmandou pour qu’elle se rétablisse dans de bonnes conditions. Elle passera le trajet du bus avec le contenu de son estomac à la main, dans un sachet vert transparent… Le souvenir est gravé dans nos mémoires : l'image est trop drôle!

 

 

21EME Jour (Dimanche 24)

 

Après s'être bien reposée, Laure est d'aplomb! Nous décidons donc de partir à la journée : au programme, Panauti qui offre un festival, et Khopasi, petite ville connue pour son pont suspendu.

Donc bus… Mêmes expériences qu'il y a deux jours! Arrivées à Panauti, nous rejoindrons une grande fête, une foire en fait. Celle-ci a lieu tous les douze ans : il s'agit de . Lors de cet événement, pèlerins, sâdhus et fidèles hindous se rassemblent, se baignent dans la rivière (certains s'y laveront entièrement, d'autres ne se tremperont seulement qu'une partie d'eux-mêmes, et c'est généralement la tête ou les cheveux qui sont humidifiés). La rivière est plus propre qu'à Katmandu, mais elle sert aussi de dépôts de déchets, d'égouts… Tout cela nous a paru assez particulier comme ambiance, nous n'avons pas compris tous leurs rituels, mais un groupe de sâdhus nous a gentiment invitées, toutes les trois, pour en discuter… Nous finirons par douter de leur sainteté au fil de la conversation : l'un d'entre eux portait des vêtements tout à fait modernes, flashy, et imperméables par exemple. Puis leur invitation à les rejoindre pour une initiation au tantrisme nous a quelque peu questionnées! Ils finiront par inscrire notre numéro de téléphone dans leur portable, et réclameront un très prochain rendez-vous… Ils nous ont offert certaines de leurs offrandes : l'accueil a été très chaleureux!

 

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L'ensemble des personnes présentes ont effectué un pèlerinage jusqu'au temple, en haut d'une colline. Ils étaient très nombreux. Un concert, des personnes qui faisaient la pub pour leur établissement (nous verrons des personnes en fauteuil roulant au devant de la scène pour vanter les mérites d'une association par exemple…), une musique hindi qui sortait en permanence des baffles de mauvaise qualité… tout y était, dépaysement assuré!

 

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Nous mangerons vite fait à Khopasi, le fameux petit village qui cache un grand pont suspendu… Balade sympathique dans la rue, quelques mots échangés avec les habitants, et évidemment, traversée du pont. C'est pas drôle, il est en métal et très solide… Mais très grand et très haut… Ca compense!

Retour at home, et la nuit a été excellente.

 

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22EME JOUR (Lundi 25)

 

Aujourd'hui, journée de travail entre le bureau et l'école. Ce matin, nous effectuerons certains documents pour les prochains bénévoles, et répondons à l'ensemble des commentaires du blog. Nous vous remercions d'ailleurs d'être aussi nombreux et fidèles! C'est un vrai plaisir de vous lire : l'éloignement se fait ressentir parfois, et on se sent de suite moins seules, et soutenues dans nos projets. La solitude peut peser parfois.

Parenthèse refermée, après avoir passé la matinée au bureau, nous rejoignons l'école pour y faire la photo individuelle de chaque élève (besoin pour l'élaboration des dossiers pour la scolarité), faire plusieurs photos d'une élève pour ses "parrains" (la scolarité de R. est prise en charge par une famille canadienne), et pour organiser nos actions de soutien scolaire.

Le principal nous dira qu'il sera préférable de prévoir tout cela pour le lendemain (ils aiment bien ça ici, tout remettre au lendemain! Puis au surlendemain… Puis au sur-surlendemain…!). Le mode de fonctionnement népalais a son propre rythme, et il est parfois difficile de s'y retrouver, de se sentir réellement utile car il y a beaucoup d'aléas, et souvent la motivation des uns n'est pas à la hauteur de la motivation des autres. Nous ferons le constat que nous avons perdu la journée aujourd'hui!

Nous en profiterons donc pour valider les devis de matériel que l'association prendra en charge pour l'école. Une bonne chose de faite! Nous irons acheter tout cela prochainement…

Un repas au resto pour fêter cette journée productive, et voilà…

 

 

23EME JOUR (Mardi 26)

 

Ce matin, Rdv avec une association, "Garuda Népal", qui possède une maison d'accueil pour quelques enfants handicapés moteurs et des femmes en réinsertion sociale. Les deux "populations" cohabitent en un seul et même foyer. L'entretien durera près d'une heure et s'avèrera fructueux. Si vous voulez plus de renseignements, n'hésitez pas à nous les demander… Mais l'AFEM prévoie, et c'est l'un des objectifs principaux, l'élaboration d'un listing d'établissements et organismes népalais pouvant accueillir des bénévoles français, avec tous les renseignements nécessaires. C'est dans ce cadre-là d'ailleurs que nous contactons l'ensemble des structures en lien avec l'enfance et l'éducation, et que nous passons pas mal de temps au bureau aussi.

L'après-midi sera consacré à la photographie! Nous avons du photographier environ deux cents élèves de façon individuelle pour les dossiers scolaires : et cette organisation n'a pas été évidente à mettre en place, surtout avec les plus petits! (l'école accueille 313 élèves de 3 à 16ans). Par la suite, nous avons effectué notre première intervention en tant qu'"aide scolaire". Entre 15h et 17h, les jours d'école, nous allons désormais aider les élèves à faire leurs devoirs et essayer de leur faire comprendre leurs leçons incomprises. La première séance fut désastreuse! Leurs fractions, en maths, ne se calculent pas de la même façon que la notre, leurs divisions non plus, leur langage est parfois difficile à comprendre… Mais on y arrive, tant bien que mal!

 

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Une fois tout cela fini, nous nous rendons chez la famille de R. pour un entretien en vue du parrainage et d'une aide financière. L'entretien pourtant officiel et d'une importance capitale pour cette famille, se déroulera sans réelle émotion, ni motivation de la part de la maman, qui paraissait plus détachée que ce qu'elle ne l'est vraiment. Elle est en réalité dans l'espoir qu'on sorte sa famille de cette situation économique, et semble sans doute exténuée, lasse, résignée de vivre ainsi (maximum 20euros par mois pour faire vivre ses deux filles).

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Une fois cet entretien terminé, nous nous séparons… Cécilia passera la soirée chez une autre famille népalaise, nouvelle expérience, bonne ambiance, bon repas, bon lit, échanges intéressants… La soirée s'est déroulée de façon très conviviale et sera instructive car le sujet de la religion a été abordé (hindouisme, bouddhisme…). Quant à Justine, elle passera la soirée avec une famille Corse que Pramod "guide" en ce moment pour découvrir le Népal. Idem, bonne soirée, bon repas, échanges intéressants, soirée conviviale… Parfait pour finir cette longue journée!

 

 

24EME JOUR (Mercredi 27)

 

Nous nous rejoignons au bureau, avec une nouvelle recrue, Angie (une française, ici en touriste, et qui repart la semaine prochaine) pour :

- envoyer un devis à une prochaine intervenante bénévole pour l'école ;

- améliorer le règlement de l'école

- nommer les photos individuelles des élèves que nous avons déjà prises.

 

Cet après-midi, nous sommes allées acheter la peinture pour repeindre les lignes du terrain sportif de l'école (ce que nous prévoyons de faire dans deux semaines). Nous avons ensuite fini toutes les photos individuelles. Puis, gros travail…Nous nous sommes attaquées au nettoyage de l'espace ludique de l'école… Déblayage des briques inutiles et dangereuses, nettoyage de tout le sol, retrait de tous les papiers et emballages (les enfants sont habitués à ne jamais jeter quoi que ce soit à la poubelle : là où on est pour manger, on laisse nos déchets ici, de partout, où qu'on soit. La notion d'hygiène est assez relative sur ce point-là). Beaucoup d'enfants et adolescents se sont investis avec nous, nous ont bien aidées à nettoyer ce coin et nous en avons profité pour commencer notre sensibilisation sur l'importance de jeter les déchets à la poubelle. Moment assez rude physiquement car ils n'ont pas les mêmes moyens matériels que nous, mais l'expérience avec les jeunes et le personnel a été bénéfique. Espérons que cela perdure!

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Après cela, soutien scolaire jusqu'à 16h30. Nous nous sommes senties bien plus utiles cette fois! Il faut dire que tous les profs sont partis, et qu'ils nous ont laissées autonomes dans une classe de 25 élèves… C'était un peu la cohue, mais on s'en est sorti…Nous verrons avant de partir, tout comme hier, le personnel bruler les déchets quotidiens au sein de l'école, à même le sol, avec les enfants autour qui jouent avec le feu…

Ceci terminé, nous rejoignons le bureau pour écrire les articles (du blog, et pour le Journal OUEST FRANCE qui suit notre projet hebdomadairement). Fin de la journée : 19h15. Maintenant c'est repos!


 

 

25ème JOUR (jeudi 28)

 

Journée peu intéressante pour le blog!

Pour prévoir notre trek, nous nous étions basées sur les informations du "guide du Népal" que nous avions acheté en France, et il s'avère qu'une fois de plus, ses informations étaient fausses (guide assez décevant il faut dire malgré la réputation : pas de mise à jour, budgets totalement erronés chaque fois… Bref, pas vraiment un guide finalement!). Nous avons donc du faire nos permis pour le trek et les papiers dans l'urgence pour pouvoir partir demain.

Enorme perte de temps, croisement d'informations, il faut courir à droite à gauche… Nous n'avons pas eu le temps d'aller à l'école finir notre chantier comme prévu, et nous partons pour dix jours de "vacances"… Sentiment de nullité, d'insatisfaction, d'incomplétude et de frustration… Notre action commençait à pendre du sens, et nous le brisons pour plusieurs jours. Comment allons-nous retrouver l'école à notre retour? Allons-nous continuer à être crédible après ce faux bond?

La suite après la parenthèse d'une dizaine de jours…

 

 

26ème JOUR (vendredi 29)

 

Départ ce matin à 6h avec nos sacs remplis de vêtements, de produits d'hygiène et de vivres : le po

rteur nous attend, le bus aussi, et nous voilà parties pour 7h de bus. Nous rejoignons Pokhara, deuxième plus grande ville du Népal. Pas le temps de visiter, nous sommes attendues à "Innocent children home", un orphelinat qui accueille huit enfants de 7mois à 12ans. Nous passerons l'après-midi avec eux ainsi que la soirée.

Le directeur nous accueille chez lui pour nous faire un topo de son établissement : il a ouvert ses portes il y a six mois seulement : sur les huit enfants hébergés, deux sont la descendance de la "mother house", la maitresse de maison : son mari l'a quittée, et lorsqu'on est une femme quittée au Népal, la situation devient délicate. Le mari n'aide pas la famille, et la femme doit quitter le domicile avec les enfants. Cette personne serait donc dans la rue avec ses deux enfants à l'heure qu'il est. Elle travaille seule à l'orphelinat lors des temps quotidiens. Un enseignant vient la journée de 10h à 15h pour tous les enfants (d'âge et de niveau différents).

Les six autres enfants sont orphelins : l'un d'entre eux expliquera que ses parents sont décédés, et que ses frères ont pu rester avec son oncle, mais qu'il n'y avait plus de place pour lui. Les autres, plus jeunes, ont eu plus de difficultés à se faire comprendre, mais leurs sourires et leur mesquinerie ont eu raison de nous! De vraies piles en demande permanente d'attention et de câlins…c'est usant!


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La carence affective est effarante : ils veulent les bras, à tout âge, et à tout moment. Le contact physique est nécessaire, et ils sont jaloux les uns des autres dès qu'un d'entre eux arrive à négocier plus de temps de notre part. Ils ont tous le sourire sur un visage brunit par la saleté et le soleil. Leurs vêtements sont raides de crasse et leur odeur est prégnante. Leurs cheveux sont gras au possible, ils brillent comme s'ils avaient de la vaseline dessus, et sont assez rêches. Tout les questionne, notamment l'aspect "sexué" de nos corps de femme, les fermetures éclair, notre chambre et ils fouillent nos poches. Quand on s'assoit, ils viennent sur nous. Quand on se lève, ils veulent être portés.

Le petit de sept mois était bercé dans un panier en osier, suspendu : on le berçait comme on pousse quelqu'un à la balançoire! Et ce n'est pas rare ici, c'est comme cela qu'on endort et qu'on calme les bébés. Mais cela reste impressionnant malgré tout.

Les plus grands sont attentionnés et attentifs avec les plus jeunes, mais ils s'imposent aussi avec violence parfois. La loi du plus fort n'est pas valable que dans les cours de récré, c'est aussi le quotidien de la vie en "foyer"!

Pas de toilette, pas de douche : seul le lavage des mains (passage sous l'eau avant le repas) est intégré au planning. La vraie douche a lieu une fois par semaine.

Au repas, pour tout le monde pareil, et à la main évidemment : dal bhat. Il est pimenté!!! On a rarement mangé un dal bhat aussi épicé, aussi fort. Les enfants se régalent, et en redemandent. Les cinq plus petits mangent parterre, sur un tapis, tous collés : une brochette de minots! Pourtant, il y a une grande table dans la cuisine où nous mangeons tous. Les deux plus grands mangent avec nous. La maitresse de maison ne mange pas avec nous, elle mangera après, comme dans toutes les maisons traditionnelles.

La soirée a été bruyante et agitée : pas de cadre, chacun fait ce qu'il veut, et ils jouent, rient, s'amusent parfois ensemble, jusqu'à tard.

La nuit, les enfants partagent deux chambres : là encore, les plus petits dorment à même le sol, les plus grands ont un lit. Ils dorment avec leurs vêtements du jour : sans doute qu'ils font la semaine avec eux. Il nous semble qu'un enfant ou deux se soi(en)t bossé les dents le soir, sans certitude.

L'orphelinat nous parait organisé à notre arrivée : les plannings sont clairs, il y a une classe pour les cours des enfants, la structure est immense, au calme. Il y a un grand potager, très grand, les enfants peuvent se défouler dehors, et l'intérieur semble propre, correct. Même en y regardant de plus près, malgré des toilettes pas très convaincantes, l'établissement nous séduit.

La chambre prévue pour les volontaires est de plus très confortable. La nuit va être courte, mais elle sera bonne…


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Du 27ème JOUR (Samedi) au 35ème JOUR (dimanche)

 

Départ tôt, pour le trek. C'est parti pour une semaine de lutte avec nous-mêmes! Heureusement, nous avons loué les services d'un porteur, Sagar, personne absolument charmante et patiente surtout! Nous prévoyons de faire le "balcon des Annapurna" : exactement six jours de marche dans l'Annapurna, à descendre des marches, en gravir plusieurs centaines, des milliers en tout… Longer des cours d'eau, en traverser aussi, côtoyer les singes, les vaches et les mules, bavarder avec les habitants, relever le défi personnel d'y arriver (physiquement et moralement), couper au travers la jungle et les forêts de rhododendrons, vivre le silence TOTAL, profiter d'un ciel presque trop étoilé ou encore marcher avec l'Himalaya qui nous surveille… L'expérience est inoubliable, bien que difficile car les dénivelés sont parfois importants.

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Les marches inégales, qui sont là les trois quarts du temps quasiment, la chaleur et le froid qui alternent, la durée de marche selon les jours, la fatigue physique, et d'autres paramètres sont autant de freins pour apprécier le périple comme il se doit, mais tout cela s'efface vite pour laisser place aux paysages d'une beauté incroyable : les sommets enneigés de l'Himalaya et de l'Annapurna, la jungle verdoyante, la forêt humide et silencieuse, les singes qui jouent au dessus de nous… Des rencontres encore une fois très agréables… Tous les efforts ne sont plus qu'un mauvais souvenir et les muscles endoloris se taisent lorsque nous vivons pareilles sensations.


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Cette parenthèse nous aura permis de connaître d'autres richesses du Népal, de nous apercevoir concrètement ce qui faisait la grande partie du tourisme ici, et avons compris que cela était effectivement difficilement contournable.

Donc, après cette petite semaine de découverte, de sport et de "vacances", nous retrouvons Pokhara.

Nous prendrons le temps de nous reposer d'une part et de visiter d'autre part, et ce temps-là a été fortement appréciable!

En fait, Pokhara est une ville très calme (en tout cas, en basse saison… mais toujours plus calme que la capitale), il y a de la place pour circuler quand on est piéton car la chaussée est large, elle n'est pas poussiéreuse, et il y a des trottoirs de part et d'autre. Les véhicules sont peu nombreux, les klaxons, de fait, aussi. Il y a des magasins partout, de trekking, de livres, d'artisanat, des supermarchés (enfin, des superettes en fait), des cabinets de massages, et des restaurants à gogo. Cela résume bien Pokhara! Les prix sont un peu plus chers parfois qu'à Katmandu, mais le choix de restaurants et de magasins en tout genre est impressionnant, et la nourriture est de bonne qualité. Ici, tout est fait pour les touristes, mais en mieux et en plus grand qu'à la capitale. C'est un grand "Thamel" en fait (Thamel est le quartier touristique de Kathmandu, celui où l'on travaille, avec tous les magasins, les supermarchés, restaurants, etc.).

Mais Pokhara c'est aussi ses lacs, ses points de vue extraordinaires, ses marécages (dans lesquels nous nous sommes perdues quelques heures d'ailleurs, parmi les chevaux et les buffles en liberté, les rivières et les herbes sèches..!), ses parapentes, … Le touriste y est roi!


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Nous passons deux jours et demi sur place, à flâner, manger, siester et faire quelques magasins, nous baladons aussi dans les hauteurs. Le retour à la réalité est appréhendé désormais : après plusieurs jours au calme, nous devons regagner la capitale, et mentalement, ce n'est pas chose simple! Cela signifie le retour à la poussière, à l'agressivité des bruits, au travail, aux odeurs nauséabondes… Alors dimanche, c'est avec mélancolie que nous nous levons tôt et que nous faisons le trajet en sens inverse. 8h de bus nous ont permis de nous préparer à tout cela! Dimanche après-midi, retour à la quotidienneté : quelques courses, rangement, cuisine et coucher tôt… Demain, nous reprenons les choses en main!


PS : Les photos de la montagne (chaîne himalayenne et Annapurna) sont à venir... Difficultés à télécharger!!!!

 

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36ème jour (lundi 08.02)

Retour à la réalité, et c'est moins évident qu'il n'y parait. Katmandu nous offre son nuage gris de pollution, ses odeurs, et bizarrement, du froid aussi. Nous ne pouvons pas beaucoup travailler aujourd'hui à cause de la coupure d'électricité, alors cela ajoute un peu de piment à la journée!

Nous ferons le plus urgent au cyber du coin (il y en a beaucoup dans le quartier), où nous passerons près de deux heures (environ 1€ de l'heure en ce qui concerne le tarif, et la connexion a une vitesse quasiment "normale" comparée à celle du bureau! Un vrai régal de travailler au cyber!).

La pluie se faisait attendre, et là voilà qui pointe le bout de son nez. Journée peu motivante, il faut bien l'avouer, d'autant que nos projets ne prennent pas la tournure que nous leurs avons donnée à la base. Nous devons réfléchir à nos actions, tant sur le fond que sur la forme, et cela est quelque peu déroutant. Bref, on se pose dans un petit restaurant pour boire un chocolat chaud (si, si!) et bénéficier de la chaleur de la cheminée, et commençons nos réflexions/débats, sans vraiment les terminer. C'est dur aujourd'hui…

 

 

37ème jour (mardi 09.02)

Sur la même lancée qu'hier… Cela promet d'être fructifiant aujourd'hui encore!

En fait, nous faisons le constat que nos prévisions risquent de mener à l'échec, et que le travail ici n'est vraiment pas évident.

Concernant l'école, nous apprendrons que le directeur (qui est aussi la personne qui nous héberge chez lui, avec sa femme) a décidé de créer une autre école, et qu'il laisserait peut-être celle-ci de côté. Rien n'est encore fait, mais le sujet est abordé. Et ici, les décisions, nous l'avons vu, se prennent à la hâte parfois!

Remise en question de notre côté : travaillons-nous pour rien? Avons-nous misé sur la bonne école? Car si nous avons passé du temps à aider les enfants pour leurs devoirs, ou à réaménager l'espace extérieur, nous avons aussi passé pas mal de temps au bureau pour élaborer des dossiers d'aide de financements (comme les dossiers de bourse pour cent élèves par exemple, les photos individuelles de plus de trois cents élèves, les entretiens avec les professeurs et une famille…). Et nous avons des doutes sur leur utilité finalement.

Nous avons fini par nous dire que nous étions là pour les enfants, quelque soit le contexte administratif de l'école, alors nous avons imaginé d'autres projets…

Nous maintiendrons le soutien scolaire à raison de deux fois par semaine, nous peindrons le terrain sportif de l'école afin que le sport soit une matière à part entière, et qu'elle soit réellement investie. Enfin, nous prévoyons un gros projet, celui d'intégrer les enfants à l'écriture de leur règlement intérieur. Les activités que nous leur proposerons seront adaptées à leur âge et à leur niveau : ils devront écrire ou dessiner ce qui leur parait important pour l'école. Leur travail fera l'objet d'une exposition au sein de l'école : et le même jour, nous leur lirons, avec le principal et les professeurs de l'école, le règlement qui les concerne. Il faut savoir qu'en parallèle, un règlement sera écrit par Laurianne (une autre volontaire française) pour le personnel. Nous voyons ce travail comme une façon d'investir les élèves à leur scolarité, et comme un moyen de les faire réfléchir à l'environnement d'une part, mais aussi sur leurs valeurs. Car les Népalais n'apprennent pas à réfléchir par eux-mêmes en réalité, ni à l'école ni ailleurs. C'est une partie de nos différences culturelles qui a pu nous poser souci d'ailleurs quelques fois!

Bref, un travail sur eux-mêmes et pour eux-mêmes nous paraissait être une bonne solution, et un projet adapté.

Demain, nous mettrons cela sur papier, et organiserons tout. En attendant, c'est restaurant ce soir, avec quelques népalais francophones : une soirée bien agréable… Merci Suraj!

 

 

38ème jour (mercredi 10.02)

C'est le dernier jour pour Laure, qui nous a accompagnées chaque week-end et ces deux dernières semaines. Il pleut, il fait froid encore! Le moral n'est toujours pas au beau fixe dans la troupe, mais un gros travail nous attend. Alors nous travaillons sur le planning pour l'école.

Nous prévoyons de travailler une semaine complète à l'école, la semaine du 1er au 7 mars, au lieu de deux demi-journées prévues habituellement. Chaque demi-journée sera consacrée à une seule classe (classes 1A, 1B, 2, 3, 4, 5 et 6) pour l'élaboration du règlement intérieur scolaire, et une matinée sera consacrée pour les plus grands (classes 7 et 8) pour la visite du Palais Royal, qui est aussi un grand musée.

Nous prévoyons les consignes, le matériel nécessaire pour ce travail (matériel d'arts plastiques et d'écriture) ainsi qu'une structuration de notre action auprès d'eux. Nous allons avoir besoin des instituteurs pour faciliter la communication entre eux et nous, nous devons nous imposer des tranches horaires pour être sûres de profiter pleinement du temps qui nous est imparti, et surtout, nous devons préparer la présentation de ce projet pour qu'il soit validé par l'école (direction, personnel et élèves). Au cas où la tâche serait trop évidente en français, nous prévoyons la traduction en anglais pour tout cela..! Les cours, dans toutes les écoles népalaises, sont en anglais. Le français n'est pas appris, évidemment, sauf par certains qui veulent ensuite devenir guides : ces derniers apprennent une langue européenne pour avoir un panel de langues, et ainsi satisfaire plus de personnes : plus de travail, plus d'argent. Et un guide népalais qui parle sa langue, c'est bien pratique en trek! Sinon, toutes les explications se font en anglais. Alors forcément aussi, un guide qui parle français, se paient un peu plus cher qu'un guide qui parle anglais, et l'apprentissage de la langue est ainsi rentabilisé.

Petite parenthèse refermée, nous travaillons une partie de la journée au bureau sur la mise en œuvre du projet pour l'école, et nous peaufinons aussi notre liste de matériel pour l'école, celle que l'A.F.E.M. devra prendre en compte dans ses investissements financiers.

Nous envisageons donc l'achat de :

matériel pour le badminton

matériel pour le ping-pong

ballons de football, volleyball et basketball

des cordes à sauter

peinture pour retracer les lignes du terrain sportif

la main d'œuvre et l'achat de deux balançoires (si le devis est révisé)

et tout le matériel nécessaire pour l'exposition et l'élaboration du règlement, qui restera ensuite à la disposition des élèves.

 

La nuit se couche plus tôt quand il ne fait pas beau : nous passons ensuite la soirée dans un restaurant népalais pour le départ de Laure, qui s'en ira demain à l'aube…

 

 

39ème jour (jeudi 11.02)

Journée au bureau! Les coupures d'électricité, les lentes connexions internet et la difficulté à télécharger sont des freins importants dans notre quotidien, et si parfois nous avons les idées claires, nous manquons de moyens concrets pour mettre en œuvre nos réflexions. De ce fait, nous passons aujourd'hui un temps fou à essayer de tout mettre sur papier et à imprimer. Nous n'irons pas encore jusqu'au bout, notre travail ne sera pas terminé malgré le temps passé au bureau, mais nous avons bien avancé l'aspect organisationnel et administratif de nos projets.

Pas de photo depuis un moment, mais il faut dire que le temps passé au bureau n'est pas très intéressant en image!

Demain, c'est férié : nous n'irons pas bosser. Alors, aujourd'hui, on met le paquet comme on dit!

 

 

40ème jour (vendredi 12.02)

Donc aujourd'hui, c'est Maha Shivaratri. Qu'est-ce que c'est?!

C'est une fête qui célèbre l'anniversaire de Shiva. Oui, mais c'est qui Shiva?!

Shiva est le dieu le plus adulé au Népal car il est le plus puissant : il est le Dieu Destructeur, mais aussi le Dieu Créateur : sa danse aurait ébranlé le cosmos et il aurait ainsi créé le monde… Il est le protecteur de tous les êtres vivants. Shiva se manifeste sous plusieurs formes, comme tous les Dieux. Sa forme bienveillante est "Pashupati", qui signifie "le Maître des Troupeaux". D'ailleurs, la fête de Shivaratri est surtout célébrée à Pashupatinath, le temple hindou le plus grand du Népal. Beaucoup d'informations concernant ce seul dieu, relativement compliquées quand on vient à peine de s'y intéresser, mais si vous souhaitez plus d'informations concernant les divinités hindoues, n'hésitez pas à nous demander…

Ce matin, nous allons donc vers Pashupatinath. Ce jour-ci, des sâdhus de tout le Népal et l'Inde viennent par centaines, et la population se baigne dans la rivière sacrée qu'est la Bagmati.

Il y a foule, l'ambiance est très particulière. Les sâdhus sont en grand nombre, et la grande majorité fument de l'herbe : Shiva en est un grand amateur! Alors les sâdhus en vendent, à 10roupies le pétard (soit 0.10€). Et c'est de l'herbe bio! 

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Il y a une marrée de personnes qui afflue dans tous les sens : les femmes autant que les hommes sont sur leur 31, et attendent parfois des heures pour rentrer dans le temple et avoir la bénédiction de Shiva (une tika est alors placée sur leur front, de couleur rouge et or, avec parfois un petit bijou collé dessus).

Nous assisterons ce même jour à la crémation de plusieurs personnes. Pashupatinath est un lieu sacré, où les hindous viennent se faire incinérer pour rompre le cercle des réincarnations. La cérémonie peut être choquante pour un occidental : le défunt est placé dans un brancard, il est enveloppé dans un linceul blanc, recouvert d'un linge jaune, de la poudre vermeille, et il y a de l'encens autour de lui. Il est ensuite plongé dans la rivière sacrée, avant de rejoindre le l'endroit où il sera brûlé : il s'agit d'une dalle en béton (il y en a plusieurs à la suite), dont une partie est recouverte de bois : le défunt y est allongé, puis il sera lui-même recouvert de bois et de paille. Le feu est d'abord placé sur le défunt, pas sur le bois, et c'est la famille qui le fait (le fils ainé nous semble-t-il). La cérémonie comprend plusieurs étapes, que la famille se doit d'effectuer. Le feu est ensuite mis au bois et à la paille : la famille doit attendre que tout soit brulé avant de pouvoir partir. Ils assistent à la disparition du corps. C'est un "intouchable" qui s'occupe du buché, à l'aide d'une branche en bambou, car s'occuper des morts est impur. Les dalles se trouvent en bordure de la rivière, et les bouts de bois sont jetés au fur et à mesure dans la rivière. Il arrive que ce ne soit pas du bois d'ailleurs, alors nous trouvons des morceaux d'os parfois dans la rivière. "Tout ne brûle pas" disent-il. Nous verrons d'ailleurs des hindous, des sâdhus notamment, avec des os humains dans les mains. Nous ne savons pas pour quelle raison exactement.

Journée largement enrichissante, qui nous apprend une fois de plus la complexité des religions, des us et coutumes de ce pays. Le fossé est grand avec les pays occidentaux que nous avons l'habitude de côtoyer, mais l'expérience est unique. L'hindouisme regorge de richesses et de curiosités impressionnantes. Cela donne envie d'en savoir encore plus, et d'apprendre plus de cette religion, d'en savoir plus sur les personnes qui ont fait le choix (ou non) de cette culture si différente, comment ils la vivent, comment ils la pratiquent au quotidien, ou encore ce qui les motive dans leurs croyances…

Après cette journée très spéciale, mais tellement enrichissante, nous décidons de nous réchauffer autour d'un feu de cheminée avant de rentrer à la maison. Nous apprécierons l'odeur de la fumée du cannabis, car aujourd'hui, c'est Shivaratri, tout est permis! Vraiment tout!

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41ème jour (samedi 13.02)

Aujourd'hui, nous décidons d'aller à Nammo Buddha, un grand monastère bouddhique. En effet, les personnes bouddhistes, et notamment les tibétains doivent fêter Losar, qui a commencé il y a un mois environ, et qui termine demain. Il s'agit du nouvel an tibétain. Après plusieurs heures de marche (généralement, les beaux sites se méritent!), de légers contacts avec la population locale et une expérience en stop (derrière un camion rouillé pas très "souple"!), nous arrivons au monastère. Quelques moines trainent dans les rues : le monastère est en réalité une grande bâtisse bien peinte, très belle, très ornementée, de couleur blanche, rouge, jaune et dorée. Elle fait "riche" et "classe" par rapport à tout ce que nous avons pu voir auparavant au Népal. Nous ne nous attendions pas à cela… Nous pensions trouver un endroit tout simple, rudimentaire peut-être, et nous voilà dans l'endroit le plus luxueux que nous ayons pu voir! L'endroit est vraiment magnifique, la vue donne sur l'Himalaya… Sur la route, nous marcherons avec l'Everest sur notre gauche. Le temps est dégagé, nous avons toute la chaîne himalayenne à portée de vue, des agricultures en côteaux avec le jaune vif des champs de moutarde... C'est magique.

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Après avoir tournée quelques temps à Nammo Buddha, un moine tibétain nous vient en aide et nous dirige vers le lodge où nous allons dormir : cette fois, oui, c'est très primaire! Une petite chambre, un lit une place pour toute les deux, et les toilettes et le lavabo sont dehors.

L'ambiance est sereine dans l'enceinte. L'heure du repas est proche, nous partageons ce moment avec l'ensemble des moines, dans une ambiance moins décontractée! Le calme, presque silencieux, nous empêche de parler. Nous mangeons notre assiette de riz avec nos quelques petits légumes, et nous finissons le repas dans le quart d'heure qui suit. Nous regagnons la chambre, l'heure de la prière est à 5h30 demain matin pour Losar, alors nous ne tardons pas à nous endormir. Ou du moins, essayer…

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42ème jour (dimanche 14.02)

HAPPY SAINT VALENTIN'S DAY!

En fait, ce n'est pas tellement la priorité du moment la Saint Valentin! Lever à 5h : finalement, personne n'est à la salle de prière. Nous attendons un peu, toujours personne, tout est fermé… Nous retournons nous coucher! Nous avons tout de même pu profiter du ciel trop étoilé, et du début du lever du soleil… Superbe!

Le petit déjeuner est prévu à 7h. Nous y allons. La prière a lieu dans le monastère, et le petit déjeuner en même temps en fait. La prière a débuté entre 6h30 et 7h finalement. Les rendez-vous et le respect des horaires, même ici, restent népalais!

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Nous assistons à quasiment toute la cérémonie. C'était simplement unique encore une fois. Le contraste avec la journée d'hier, toute cette ambiance solennelle, les chants bouddhiques, les instruments de musiques (instruments à vents, timbales et gongs) dans l'enceinte du monastère nous a donné les frissons… Les offrandes à Bouddha, le repas (riz aux fruits secs, thé au beurre de yack) et tous les rituels pour l'occasion nous ont entrainées dans une ambiance particulièrement prenante : nous sommes restées sans voix face à tout cela (entre 1h30 et 2h de cérémonie, pendant laquelle nous ne sommes pas restées passives :  participation aux dons et à la prière…). Sentiment étrange et pénétrant d'être minuscule et important à la fois. Encore une expérience unique, qui ne s'explique pas, ou mal, mais qui se vit… Nous terminons cette fête par un sac de gourmandises donné à chaque participants, moines, et touristes, en l'occasion de Losar. Nous repartons avec notre image du Dalaï Lama et ses fidèles, comme on gagne un bon point à l'école!

Le retour à la maison est ensuite vite là… Mais on a fait le plein de sérénité, de souvenirs et on en a pris plein les yeux.

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Demain, l'emmergence culturelle et religieuse prendra fin pour laisser place au travail au bureau et à l'école! Une autre façon d'être emmergée ceci dit...


 

 


 

 

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